L’automne
inonde nos regrets
d’un lustre inconséquent et d’une couleur bronze
ces regrets orgueilleux
réveillés par le sucre d’un vin capiteux
qui s’abreuvent du sang de nos mémoires sombres
qu’on avait achetés à des marchands de mort
pour habiller nos corps d’un drap de larmes rouges.
Ces regrets qui remplacent
le repentir sincère
par des frissons de fièvre incisifs et tenaces
qui nous laissent fautifs d’être aujourd’hui si vieux
plus vieux que les serments
qui n’ont pas eu le temps de mûrir au printemps.
L’automne abreuve
nos souvenirs
de flammes meurtrières
coupantes comme hier nous avons délaissé
nos plaisirs ordinaires
pour des postures noires pleines d’anxiété.
Claire Raphaël, 2015
C’est magnifique