Si j’étais cet Oiseau…
Celui de mon enfance,
Qui survolait, si beau,
Nos têtes innocentes.
Je serais Rossignol,
Au lent battement d’ailes,
Qui, le soir, nos espoirs
Dans l’arbre chantera.
Je volerais, Colombe,
Au dessus de ce monde,
Où la sombre misère
A les yeux d’une mère.
J’affronterais, sans défense,
Les océans immenses,
Me souvenant de Toi (1)
Le cœur rempli d’émoi.
Je survolerais, serein,
Tous ces monts, ces ravins,
Sans craindre vos filets,
Ô hommes aveuglés !
J’écouterais, ou non,
Le son de vos canons,
Écho assourdissant,
De voleurs d’existences.
Au dessus des déserts,
Par les zéphyrs, porté,
Je me rafraîchirais
Aux ombres crépusculaires.
Et puis, je reviendrais,
Ô doux cœur transporté,
Par un calme matin,
M’endormir dans ta main.
(1) L’Albatros (Charles Baudelaire.)
Christine Larrieu
Sublime
Une ode à la paix et à la fraternité. Du baume au cœur ❤.
Beaucoup de réalisme et une grande intensité poétique. Très beau !
Simplement magnifique!
J’aime beaucoup ce poème. Le vol de cet oiseau est comme un parcours de vie…
Depuis l’enfance, insouciante, bercée par le cri du martinet «qui survolait, si beau, nos têtes innocentes», remplie d’espoir (symbolisé par le chant du rossignol). L’âge adulte rattrapé par tous les maux du monde (misère, cruauté, guerre…), jusqu’au crépuscule de la vie et ce rêve de repos à l’abri des «ombres crépusculaires». Enfin la mort, «m’endormir dans ta main» : une main rassurante, avant l’ultime envol…
Vraiment très beau…