J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Les esclaves nus sont des hommes, dont l’unique soin était d’approfondir le secret douloureux qui me faisait languir, c’est à dire son homosexualité.
Ce type là ne boit pas que de l’eau !…
Commence comme dans un rêve harmonieux pour finir dans la douleur.
Depuis ma jeunesse, ce poème a toujours résonné dans mon cœur, comme une nostalgie.
Vive la Réunion !!! l’auteur décrit l’île comme un paradis et il a raison!