Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Une des merveilles de la poésie française, avec quelques autres, mais une des plus profondes.
Gaspard Delanoë a écrit ce que je pense.
Pourquoi s’acharner sur Gobfiler. Mieux vaut parler du poème et de son délicieux galimatias un peu ésotérique qui me fait rêver depuis 60 ans. Son pantoum aussi et… l’albatros également et… Jeanne Duval, on n’en finirait pas.
Merci Charles. Dans grandiloquent (ce qu’il est parfois) il y a grand et éloquent, et surtout grand.
Ô chanceux lycéens, il n’y a plus que vous qui lisiez de la poésie. Cela reviendra. Peut-être par le rap, exercice homérique, quand la part de médiocrité s’en sera décantée.
A Herman G…
votre commentaire serait il de l’humour?
si, oui, pas terrible
sinon… je vous dédie ces vers pastiches de Baudelaire:
…
Je suis laid, ô mortels, comme un rêve de boue,
et mon être, dont chacun s’est enfui par dégout,
est fait pour déverser mes paroles à l’égout,
triste galimatias perdu au fond d’un trou.
Je pleure ce soir… et dans le jaillissement de cette bête furieuse, tapie dans les tréfonds, le cri silencieux du vers initial vient adoucir la peine… homme-mage à ce cadeau sublime !…
Monsieur Gobfiler fait de la provoque et j’ai failli m’y laissé prendre… Déjà je cherchais son adresse et fourbissais mes armes… mais Ouf ! Mon sens de l’humour à pris le pas sur ma nature atrabilaire, taciturne et misanthrope et j’enrobais mon âme du merveilleux parfum de ces vers prodigieux… Charles si tu me lis…
Tous les goûts étant dans la nature humaine, Mr Herman Gobfiler a parfaitement le droit d’exprimer ses impressions sauf à provoquer avec indigence… A ce niveau et pour demeurer à son échelle, je ne peux que lui conseiller la lecture de l’annuaire téléphonique 1953 (pages blanches).
« mots gargarisés »: si cela n’est pas du galimatias. A moins que ce soit une création poétique. Mr Gobfiller serait-il un poète qui s’ignore ?
A Monsieur Gobfiler, qui me rend triste…
A Monsieur Palmé qui en l’occurrence soulage ma douleur et me hisse hors du vide, et à Monsieur Godfiler, vers lequel je partage l’idée du temps qui passe, à l’image de la course du soleil avec sa robe, au bout du compte ici bien sombre, qui traine évidemment vers l’Orient.
A moi, que ce sublime contrepoint de la réalité humaine suffit à bouleverser.
A nous tous, pour une vie pleine, ardente, fertile, amoureuse, généreuse, édifiante, digne, courageuse, bienveillante, et pour un pied de nez à la mort et l’enfer.
Un poème découvert et profondément aimé depuis plus de soixante ans! Honte à vous Herman!
Monsieur Cobfiler est manifestement un inculte. Il a le droit de ne pas aimer Baudelaire mais sa façon vulgaire et ignare de le dénigrer n’est que le dénigrement de lui même. Je suis triste pour ce monsieur que je ne connais pas. Baudelaire est un grand poète français et je l’aime.
Pour pouvoir accepter la noirceur, il faut la magnifier, trouver son antidote dans la sublimation, trouver les fleurs cachées qui éclaireront les ténèbres ! Baudelaire est un génie poétique, jusqu’au boutisme du sacrifice personnel sur l’autel de son art, la lumière triomphe de tout !
Que j’aime ce poème ! Il est tres humain.C’est vrai que la nuit qui tombe apporte soit l’aggravation de la peine, quand peine il y a, soit son apaisement… C’est toute la puissance de la bonne littérature ou poésie: mettre des mots, beaux, sur les souffrances, et ainsi les faire sortir de nous sous une forme belle. Traduire bellement une expérience universelle douloureuse.
L’inégalable Baudelaire! L’Albatros, l oiseau ailé, le prince des nuées, l’incompris!
Personne mieux que lui ne nous a fait réfléchir sur l’absurdité de notre condition humaine !
Victime et bourreau, soufflet et joue !
J’aime Baudelaire depuis mes jeunes années d’une manière inconditionnelle et toujours aussi étonnée de la résonance si particulière que son vocabulaire chaloupé, précis et douloureux a sur mon cœur. A 85 ans, je le comprends mieux encore. Je sais beaucoup de ses poèmes qui sont autant de fêtes des « maux » de son temps qui trouve un écho dans le nôtre. Je l’aime infiniment et à jamais et n’ai que faire des verbeux tristes et sans goût du beau qui le critiquent et auxquels vous donnez trop d’importance. Ces gens ne sont rien auprès de lui.
Monsieur GOBFILER, votre commentaire est déplacé. Vous avez trouvé en Baudelaire le bouc émissaire de votre mal être et projetez votre part d’ombre de façon violente, péremptoire et enfantine. Dans 1000 ans on parlera encore de ce chef-d’œuvre. De vous, que peut-on dire aujourd’hui ?
Merveilleux poème où Baudelaire s’adresse à sa Douleur comme si c’était sa soeur. Et où il l’invite à se retirer, loin du tumulte urbain,
main dans la main. Haute fraternité ! Merci monsieur Baudelaire pour ces mots si doux…
Sublime!
Monsieur Gobfiler ne lisez plus de poésie. Vous l’insultez par votre galimatias personnel.
Ceux qui souffrent la nuit de solitude, d’angoisse ou de douleur physique, comprennent bien l’aspiration à la douce nuit définitive et avant d’y accéder, le regard en arrière sur sa vie, les regrets des erreurs, la fin de vie qui arrive comme un soleil couchant et enfin, la délivrance. Merci Baudelaire
Pauvre Gobfiler, si on ne comprend rien à une matière, on se tait et on reste dans son bac de sable, par exemple, si loin du galimatias .
C’est ce poème qui m’est venu à l’esprit lorsque mon mari est mort. Ma douleur n’est pas sage hélas. Mais j’aime ce poème
Pour répondre à Leclercq : je me suis posé la même question — avant de me rappeler que le soleil se couche à l’ouest ; c’est donc de ce côté-là que la lumière s’attarde le soir, laissant avancer la nuit à l’est. On a tellement l’habitude d’associer l’orient à l’arrivée de la lumière que ce vers surprend et paraît d’abord faux — mais Baudelaire a bien vu, et a sûrement pris un malin plaisir à noircir l’orient, d’autant plus qu’il présente l’obscurité grandissante à l’est non comme le retrait de la lumière mais comme l’avancée de la nuit. Les images de Baudelaire sont souvent d’une richesse surprenante et comme inépuisable ; celle-ci est une des plus complexes et des plus belles, à mon sens.
Monsieur Gobfiler, votre commentaire laisse à penser que vous êtes insensible à la singularité de Baudelaire, et à la mission de la poésie authentique : transmettre une autre vision de la réalité intérieure, grâce à des mots et des « images » irrationnels peut-être – ce que vous appelez un « infâme galimatias » -, mais portés par la beauté d’une « mélodie » (cf. Verlaine). Vous avez tout à fait le droit d’avoir un autre point de vue… encore faudrait-il l’argumenter, et ne pas vous contenter de termes presque insultants (qui montrent, et c’est intéressant, que ce « Recueillement » vous dérange, et même vous irrite). À ce propos, l’analyse si humoristique que fait Marcel Aymé d’un autre poème de Baudelaire (« La Beauté ») dans « Le confort intellectuel » est un véritable morceau d’anthologie. Preuve par l’absurde qu’un poème peut être illogique, verbeux, parcouru de métaphores approximatives… et qu’il en reste toujours « autre chose » : cette « beauté » qui demeure insaisissable à un esprit trop « logique ».
Pourquoi voit-il le long linceul de la nuit marcher à l’orient plutôt qu’à l’occident? J’aurais aimé lui poser la question… Entendre sa réponse…
Un poème élégiaque, sombre. Il suffit d’en analyser le champ sémantique : obscur , linceul, mortel, vil, fouet, regret, remord, bourreau sans merci, défuntes années, moribond…
L’homme en victime de ses plaisirs. Une réflexion qui va bien à notre époque.
Cher Monsieur avec les galimatias a dû mourir depuis… fallait-il qu’il souffre ! Je l’aime.
Je lis avec surprise les commentaires dégradants. Ce poème me parle infiniment, un de mes préférés, un honneur de le savoir par cœur
Parmi les gogos il y a les plus grands poètes (Rimbaud, Verlaine…) quelle prétention jeune homme, le galimatias doit être votre marque de fabrique
Infâme galimatias recherche de sonorités avec des mots gargarisés susceptibles d’images Qui finalement ne veulent rien dire. Il convoque sa douleur à une célébration misanthropique vue des balcons du ciel (ça fait bien). Ce n’est pas avec des obsèques de soleil qu’il va calmer sa douleur. Redondance pour gogos qui se laisseraient prendre.
Surement un des tout meilleurs poèmes de la langue française.
Ô grande et puissante, sois forte nous sommes deux
ma pauvre douleur, de tout ces bonheurs ne soit pas si dédaigneuse car ton grand cœur n’est rien sans vrai cœur!