il y avait l’homme Blanc
il y avait l’homme Noir
il y a maintenant les Chiens
les chiens aboyant dans Alabama…
quelque part dans Birmingham des enfants ne chantent plus
les blues de la faim de la faim de vivre enfin
Birmingham est une prison une nuit de portes de fer
rabattues sur des corps noirs comme un verrou de braise
Birmingham est lieu de mort la lèpre noire est déclarée
rentrez madame vos toutous et vos caniches
les molosses vont sauter aux poignets et mordre dans les jambes
déchirer les dos baver contre les ventres laver la ville
ternir les miroirs nègres jusqu’à l’image de peur…
et pourtant dans ces miroirs leurs yeux du souvenir
pas très loin dans autrefois vivait Mindanao
brûlait Guadalcanal flambait Tassafong
en ce temps là le sang fuyait également
la peau roussissait également
l’abîme s’ouvrait également
en ce temps là un seul et même doigt
libérait le chien des fusils…
Amérique quelque chose rôde autour de toi
pétri du sang de peau et de vertige
des blues se préparent qui seront alléluias
Amérique ne force pas la naissance d’un Chaka
n’appelle pas d’étranges sortilèges
car les nègres Amérique les nègres vont sortir…
Edouard J. Maunick
Bravo, il n’y a pas plus jolie ou plus doux que ce poème, reposé en paix.
Je viens d’entendre du décès de ce grand poète… reconnaissante de sa poésie et tout ce qu’il a donné….
restez en paix M. Maunick.
Alabama des chiens est un poème magnifique. Heureuse de cette très belle découverte qui fait écho, pour moi, à la poésie d’Aimé Césaire que j’aime tant.