Le temps irrévocable a fui. L’heure s’achève.
Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve,
Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,
Tes yeux plus clairs.
A travers le passé ma mémoire t’embrasse.
Te voici. Tu descends en courant la terrasse
Odorante, et tes faibles pas s’embarrassent
Parmi les fleurs.
Par un après-midi de l’automne, au mirage
De ce tremble inconstant que varient les nuages,
Ah ! verrai-je encor se farder ton visage
D’ombre et de soleil ?
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, 1921
Superbe ! L’image de l’ombre mouvante se dessinant sur le visage de l’être aimé est magnifique et aussi le souvenir qui fait revivre ceux qui sont partis. Nul besoin d’en dire plus, simplement lire ce très beaux poème et laisser venir à soi les images qui nous viennent…
Très beau. Très facile à comprendre par rapport à certains autres. Grand poète, un peu dans la veine de Charles Cros, ou de Tristan Corbière, ses précurseurs je crois.