La goutte d’eau est légère…
La larme est si dense…
Je pensais scellées les voies secrètes de mes sens
Quand elle m’apparut dans toute sa splendeur
Sous le voile diaphane et parfumé de la pudeur
Sa peau havane aux éclats dorés
La femme noire vêtue de grâce adorée
Son doux visage augure le nombre d’or
Estampes délicieuses que les saillants de son corps
Le temps figé, puisse-t-il être admiré
Le flan Caraïbes de la montagne sacrée
Les mornes en esse où le Bélè vit le jour
Ce tableau vivant aux couleurs de bravoure
La lionne en furie, le lion se fait chat
Le monde peut bien s’écrouler sous ses pas
Quand, mère, elle rayonne d’un amour inouï
Elle est l’eau qui s’écoule d’un volcan évanoui
La goutte d’eau est légère…
La larme est si dense…
Je pensais scellées les voies secrètes de mes sens
Sculptée par le soleil dans l’ébène essence
Pareille beauté ne suscite que silence
Sa peau havane aux éclats dorés
C’est l’or et la terre dans une alliance suprême
Sa peau havane aux éclats dorés
Crier ou me taire, je choisis le poème
Jérôme Matin, 2021