Vacarme rouge, cité infâme
Je marchais en elle, silencieux d’avanie
Quand l’univers m’envoya dans sa bonté infinie
L’oeuvre ultime de son écrin d’harmonie
Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme
Comme souffle le vent entre mornes et ravines
Comme s’offre la pluie aux louanges des racines
Comme dansent les mots dans la bouche du griot
Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme
La face éclairée de nos corps confondus
L’immuable de nos forces à nos rires suspendu
De nos peaux feuilletées l’esquisse d’un joyau
Nos pensées jumelles
Nos reflets lumineux
Armures de tendresse sous un orage de feu
Chacun refuge et rempart de l’autre
Si l’amour est combat, que martyr soit nôtre
Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme
Par les signes du temps, ma promise, mon aimée
Ainsi m’apparut l’autre moitié de mon âme
Mes jours s’en furent de grâce parfumés
Ainsi puissions-nous partager nos peines
Comme le pain rassis les jours de disette
Nos rêves insolents les nuits de lunes pleines
Et atteindre enfin l’achèvement de notre être
Jérôme Matin, 2021