Ô triste, triste était mon âme

Paul Verlaine

Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.

Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s’en soit allé,

Bien que mon cœur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme.

Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s’en soit allé.

Et mon cœur, mon cœur trop sensible
Dit à mon âme : Est-il possible,

Est-il possible, – le fût-il, –
Ce fier exil, ce triste exil ?

Mon âme dit à mon cœur : Sais-je
Moi-même que nous veut ce piège

D’être présents bien qu’exilés,
Encore que loin en allés ?

Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)

Imprimer ce poème

3 commentaires sur “Ô triste, triste était mon âme”

  1. Fleur Turner

    dit :

    Sublime, je le ressens à un point incroyable.

  2. Adel

    dit :

    Le seul bien qui me reste au monde est d’avoir quelquefois pleuré…

  3. Hamia

    dit :

    Je suis dans la même situation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *