Quand je pense, Seigneur, à cette fin du monde,
A ces astres tombant du haut du firmament,
À ces flambeaux du ciel éclipsés promptement
Et à ce feu brûlant l’air, et la terre et l’onde.
Quand j’oy des quatre vents de la machine ronde
Ce grand son de clairons, ce grand ajournement,
Criant : « Levez-vous, morts, venez au jugement »,
Ô que je suis saisi d’une crainte profonde !
Mais quand je vois ce roi de gloire couronné,
De mille millions d’esprits environné,
Prononcer en tonnant la dernière sentence :
« Venez, bénis du père, et allez, malheureux »,
Ô seigneur, cache-moi, dis-je alors, tout peureux,
Dans l’abîme profond de ta grande clémence.
Lazare de Selve