Sont-ce là, ô Époux, les liens amoureux
Qui vous devaient lier avec votre amoureuse ?
Ces armes que je vois, & cette torche affreuse
Est-ce là hyménée, & vos traits, & vos feux ?
Sont-ce là, ô Sauveur, les baisers savoureux
Que vous devait donner l’Épouse désireuse ?
Et comment le baiser de cette face heureuse,
Traître, ne te fait-il de méchant bienheureux ?
Soldats, que faites-vous ? laissez cet incoupable,
Et me liez, c’est moi qui suis le misérable,
Au lieu de l’innocent prenez le criminel.
Seigneur, avec ces traits, ces liens, cette flamme,
Percez, liez, brûlez mon cœur, mes sens, mon âme,
Et me joignez à vous d’un baiser éternel.
Lazare de Selve