Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine, Sagesse (1881)
A bientôt 80 ans je me suis éveillée ce matin avec ce poème dans la tête. Mon petit fils de 33 ans purge une peine à peu près identique parce qu’il a eu un mauvais père: mon fils qui lui appris à se droguer, à « dealer’ et à voler! Plus que… 18 MOIS et il sera libre physiquement et dans sa tête et je serai là quand il sortira.
J’adore… Les rimes, le sujet, le message… Tout est magnifique ! Le truc incroyable, c’est que mon petit frère qui est en CE1 l’a appris en classe ! Ça me fait tellement rire de l’entendre dire « Mon dieu mon dieu, la vie est là, simple et tranquille » ou « dis qu’as tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse »
C’est un beau poème écrit par Verlaine derrière les barreaux, sous le toit de sa cellule pour nous faire part de sa profonde tristesse et ses cris de l’âme non seulement cela mais aussi il faisait sentir en vers une musicalité qui met la puce à l’oreille.
Tres heureux qu’on a dû reciter ce beau poème au lycée, il y a plus de quarante ans ici, en Australie.
Mon professeur de philosophie nous incitait à rechercher l’universel en toute œuvre d’art. Il prenait ce poème comme exemple. Bien sûr, disait-il, si Verlaine est triste, c’est particulièrement parce qu’il est incarcéré au fond de sa prison. Mais, si ce poème nos atteint, n’est-ce pas parce que nous sommes tous, universellement, en prison aux soirs de mélancolie ?
Je chantais ce poème au conservatoire à mes 20 ans. Aujourd’hui je me pose les mêmes questions.
Magnifique, c’était le temps où je n’apprenais pas mes récitations. Maintenant je la connais par cœur.
J’aime ce poème tant !
« Qu’as-tu fait, ô toi que voilà »
Tout est là dedans. Les 3 premières strophes ne sont que de la mise en bouche, de la déco.
La question arrive: Qu as tu fait de ta jeunesse?
Arrive en fin de vie on oublie les toits et les oiseaux
Et les palmes et le calme… et on pose cette question.
Un arbre par-dessus le toit berce sa palme.
C’est la 2ème ou 3ème pensée de ce matin ; alors je l’ai cherchée sur internet ; et puis, quelques minutes plus tard j’ai recopié le poème dans mon cahier.
Ma première réponse à la question finale : j’espère que si ce n’est pas espérance, c’est au moins espoir.
Ces vers de Verlaine me sont revenus ce matin doux souvenirs de ma jeunesse
Sublime !
Très belles strophes écrites en prison après avoir tiré sur Rimbaud.
Ce poème m’est revenu un matin après une opération d’un cancer. A mon réveil, une seule petite fenêtre éclairait ma chambre. J’ai pesé ce matin là, la puissance des vers de Verlaine.
Pour préciser, c’est a la première strophe que je pense.
Je pense souvent à ce poème lorsque je suis seul dans ma chambre, par une belle journée d’été, et que je regarde les arbres par la fenêtre sous un ciel bleu et pur. Ou bien lorsque je suis dans mon hamac, sous les arbres, et qu’une brise légère « berce » les branches au dessus de moi…
A un moment de calme ce matin, je regarde à ma fenêtre et me vient tout naturellement le poème « le ciel est par dessus le toit ». Le poème appris depuis très très longtemps revient automatiquement. Tout y est : L’arbre , l’oiseau, la cloche, le bruit de la ville…
Tout m’émeut et la poésie enfuie dans ma mémoire m’est revenue presque intégralement, me laissant très interpellée !
Comme quoi le cerveau a bien des pouvoirs extraordinaires !
Ha Pierro heureusement que tu es là pour nous inonder de ta culture wikipedienne ! Heureusement que ta modestie t’empêche de nous dire quoi penser et comment aborder Verlaine ! En fait heureusement que toi et tes semblables existez ceux qu’on appellera les incultes donneurs de leçons. Continue de nous faire rire les occasions sont si rares !
Un poème c’est la musique des mots ou si l’on préfère les mots de la musique
Si vous voulez voir l’explication de ce poème je vous propose cette page qui m’a beaucoup plu : https://francaislahnin.com/poesie-verlaine-le-ciel-est-par-dessus-le-toit/
A Pierrot le sachant : Qu’importe de connaître les circonstances, le poème est par définition écrit pour être perçu par tous. Et même s’il faut préciser, pourquoi pas un homme allongé, regardant par sa fenêtre et méditant ?
« Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. »
Ce poème était au programme de mon C.E.P. en 1961. À 74 ans il est encore dans ma tête.
J’aime beaucoup cette poésie qui est simple et tranquille à apprendre.
Peu de commentaires sont dignes de ce poème. Il est clair que beaucoup d’entre vous n’ont toujours rien compris. Ce poème traduit parfaitement l’ambiance depuis une cellule …et les conséquences qu’un acte irresponsable et émotionnel peut avoir sur une vie…
Je viens juste de parcourir les différents commentaires de ce poème de Verlaine, j’ai compris que ce poème retrace une deuxième ligne de vie qui n’est autre que la vie en prison. Je vous remercie tous de nous avoir fait comprendre le sens de ce poème.
I learned this poem at school in England nearly 60 years ago, and two verses still remain in my memory. I wonder if the words partly provide the basis of a lovely song ‘Silent Noon’ by Ralph Vaughan Williams.
Ce poème m’a fait voyager. Je l’ai appris en primaire et pourtant je m’en souviens encore, preuve qu’a cette époque déjà il m’avait marqué du haut de mes 8 ans.
Bien souvent me revient ce sublime poème,
Le soir ou le matin, il ne connait pas l’heure,
Occupe mes pensées mais quand les jours sont blêmes,
Je suis un peu plus triste et bien souvent je pleure…
J’adore que même aujourd’hui, il y’a beaucoup de gens qui lisent et aiment ce poème, que j’ai connu il y a cinquante ans. Bien à vous.
Ce poème est comme de la musique, on se sent bercé par son rythme.
J’ai adoré apprendre ce poème !
@ Lidia Reyes 15 avril 2020 à 6:32
Moi, j’ai aussi appris ce poème en classe et j’aime le paraphraser aux circonstances où je veux me plaindre, en récitant « La vie n’est-là ni simple ni tranquille ».
Mon autre poème favori est « L’Expiation » de Victor Hugo qui sied bien au temps nuageux.
J’aime beaucoup ce poème appris il y a longtemps à l’école primaire. Grace à vous j’apprends que Verlaine était en prison, le poème prends une autre dimension.
J’ai appris ce poème lorsque j’étudiais le français à l’UNAM, au Mexique, mon pays, en 1991. Depuis lors, il me vient soudain à l’esprit et je le récite.
J’ai bientôt 81 printemps et je me suis toujours souvenu du disque 78 tours qu’avaient mes parents et où était gravée la chanson « un arbre » qui n’était autre que ce poème de Verlaine très joliment mis en musique et chanté (je n’ai jamais sû les nom ni du compositeur et ni de l’interprète) mais m’en souviens comme si c’était hier.
Votre commentaire prouve que vous n’avez rien compris, je ne suis en attente de rien, je m’abandonne à la poésie. Peut être n’avez-vous pas cette chance, et si tel est le cas, croyez bien que je vous plains en toute sincérité.
Je lis, je me laisse prendre et je me laisse pleurer.
J’ai retrouvé ce poème — appris jadis à l’école- qui est un espoir en cette période de confinement !
Je viens de retrouver ce poème que j’ai appris en primaire et il me laisse planer une certaine nostalgie et une sensation de solitude et je me demande pourquoi à un âge très avancé elle persiste dans ma mémoire.
J’ai appris ce poème au collège de NotreDame d’Afrique, à Alger, dans les années 60. Depuis, il est resté dormant dans ma RAM.
À tous les pseudo exegètes de la poésie impressionniste et oniriste de ce poète « maudit », essayant d’expliquer le comment du pourquoi, fi de vos tiraillements pathétiques surfant sur une imagination débordante de vacuité prétentieuse et laissez à césar (Paul) ce qui appartient à césar… le cheminement tout personnel de ses rêves et l’expression de ses facultés cognitives qui ne lui appartiennent qu’en propre dont je défie tous les psychologues de bazar de démêler l’écheveau cérébral…
Certes Verlaine a passé dans cette prison bruxelloise deux années de sa jeunesse (1873-1875) entre 29 et 31 ans…
Certes, cet emprisonnement était consécutif non pas à la tentative d’assassinat de son cher ami (le terme ‘amant » me paraissant largement excessif et ne traduisant pas toute la complexité de leurs relations) mais au geste desesperé d’un homme se sentant trahi par la rupture de celui au pouvoir d’envoûtement poétique subliminal et qu’il refusait d’admettre… l’arme qu’il avait sur lui sans préméditation ne visait considèrant son tout petit calibre qu’à blesser sans capacité létale.
Suffisamment tout de même pour affoler (une fois n’est pas coutume) Rimbaud et justifier après dépôt de plainte de ce dernier, d’une incarcération pérenne de deux ans.
À quelque chose malheur est bon… il aura tiré de cette mésaventure passionnelle la germination de ce très beau poème (entre autres), cogitant sur ses afflictions présentes et passées atténuées par la perspective d’une redemption prochaine symbolisée par l’ouverture de la lucarne de sa geôle camisolée sur un coin de ciel bleu aérien jouant sur un arbre à la ramée frétillante des plaisirs de la liberté…
Quand il sortira deux ans plus tard, le temps passé et sa résilience poétique auront fait leur oeuvre et il fera bientôt le deuil de cette ancienne relation toxique envers cet insaisissable ange poète aux semelles de vent qu’il laissera partir vers ses rêves et ses démons… tout en ne l’abandonnant jamais tout à fait-loin s’en faut- émotionnellement et intellectuellement parlant… Faisons crédit à Verlaine d’avoir permis que les écrits de saillie géniales désinvoltes de Rimbaud aient pu sortir de leurs tiroirs confidentiels de l’oubli et les donner à la connaissance de la postérité.
j’ai appris cette poésie en 1941 à Sousse en Tunisie, mon prof de français était tunisien. Je me suis toujours remémoré quelques vers :
« Mon Dieu mon Dieu, la vie est là
simple et tranquille
cette paisible rumeur-là
vient de la ville »
Je ne me rappellais plus le nom de l’auteur. Merci Internet!
Comment sait on où se passe le récit ? Qqn a-t-il une idée ?
Où est-ce que il a écrit ce poème?
Original
@Silène
Verlaine était en effet en prison à Bruxelles pour avoir blessé RIMBAUD (et non pas Baudelaire !) au cours d’une rixe entre les deux amants.
Hyper bien bravo
Magnifique poême. Mais je voudrais dire à Mr Mohamed BEN GUIZA qui a dit le 11 août 2018 que la FRANCE avait envahie la TUNISIE en 1881. Cher Monsieur il manque le « pourquoi » de cette arrivée des FRANCAIS en 1830 sous Charles 10. C’est parce-que une coalition Arabo-Turques aidée par vos ancêtres faisait depuis 400 ans des razzias de blancs le long des côtes méditéraneennes et atlantiques. Il y a eu jusqu’à 2 500 000 esclaves européens. Voyez sur Wikipédia « Barbaresques et esclaves Blancs ».
La vie particulière de solitude célébrée par ce poème s’exprime le choix des noms au singulier. Tous. Cette vie vit encore en nous, pendant que nous vivons dans ce monde sans cesse pluriel… Quel poète!
J’ai appris ce poème en 1950. C’est à cette époque là, que l’on m’a informé que mes ancêtres étaient les Gaulois. Ce poème écrit en 1881 par Albert Samain correspond à la date de l’invasion de la Tunisie par la France.
À chacun de mes passages rue de la Santé ce poème est revenu à ma mémoire tant j’étais persuadé qu’il avait été écrit en ce lieu. Erreur c’était en Belgique où il avait été emprisonné pour avoir blessé Baudelaire son jeune amant ! Pour être Verlaine il fallait à la fois être porté vers tous les plaisirs de la chair, être fou et avant tout être génial : il était tout cela. Ah! Varlaine !
Dilini : Levant les yeux vers l’espace visuel trés limité qu’offre chichement sa lucarne de prison, Verlaine voit du ciel un bleu qui prend toute sa dominance, et ne perçoit de l’arbre qu’un bout de branche : une palme ; et en matiere de seul mouvement, le très lent et très léger balancement de cette « palme »… Le choix du verbe « berce » n’est pas qu’un choix poétique, il ramène à la douceur de moments disparus de son enfance. Et puis laissez là le sens des mots, cherchez-en plutôt la musique « berce » est ici une lamentation, une douloureuse plainte : relisez à haute voix en disant beeer/ce/sa/palm’ (1 son long suivi de 3 sons courts comme fait un enfant qui pleure) et vous verrez que ca change tout, vous n’êtes plus dans un chant sémantique mais purement musical.
On parle du rythme ?
Ça fait 3 / 5 (vers 1 et vers 3)
et 2 / 2 (vers 2 et 4). Pourquoi du 3 / 5 ? Parce que ça crée exprès une cassure de rythme qui reflète l’âme tourmentée du poète plongé dans le regret et la tristesse.
Je rappelle qu’en poésie on prononce tous les « e » – un/ar/bre/par/… mais jamais le « e » final au bout du vers, donc ce sera calm’ et palm’.
La magie des mots, comme une mélodie, vous embarque dans une cadence, où votre esprit voyage, ou votre imagination balance…
Qui est ce qui « berce » sa palme? Pourquoi est ce que le poète utilise le mot « berce » pour décrire une action d’un arbre? Quel est la technique utilisée par le poète? Pouvez-vous me donner une réponse pour cette question svp?
J’ai appris ce poème en classe CE1. Durant le reste de mon parcours scolaire je ne l’ai pas oublié. Dommage pour les promotions de maintenant qui ne savent rien de cela. Vraiment je me dis que j’ai eu la chance de faire un bon primaire (1996).
Verlaine est emprisonné pour tentative de meurtre. A la seule lecture de ce poème on peut être animé de sentiments contradictoires: d’une part il émane de ce texte un sentiment de tristesse, de mélancolie (qu’as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse?… toi que voilà pleurant sans cesse…) et en même temps grâce à son génie le poète peut rêver et s’échapper ainsi de son univers morbide, cloisonné pour se transposer vers un autre univers lumineux où il retrouve sa sérénité (le ciel… si bleu… le ciel qu’on voit… un oiseau… chante… et aussi une paisible rumeur, presque un chant, qui nous ramène vers la ville). C’est déjà ce que l’on peut ressentir avant d’étudier le poème, mais au fond, n’est-ce pas ce que le lecteur ressent suivant son état d’âme?
J’ai appris ce poème quand j’étais au collège. Je l’ai bien apprécié. Il me revient dans ma mémoire suite à une émission télévisée, et je suis très heureuse de m’en souvenir.
J’aime vos commentaires
Il y a dans ce poème une simplicité qui est traduite par les mots choisis. Je pourrai dire comme au cours primaire que l’on disais : une phrase se compose d’un sujet du verbe et du complément. Quand on regarde les mots on est invité à une vérité toute simple : le ciel il a toujours été par dessus le toit c’est comme ça et rien de plus . Il faut oublier que Paul Verlaine a fait plusieurs expérience dans sa vie sexuelle ou religieuse à la recherche d’un bonheur qui étais là qu’il faut le savoir simplement de voir et s’en rendre compte. L’aveu en fin de poème : qu’a-tu fait de ta jeunesse? la question que tout le monde pose un des ces jours à un certain moment ou fait un bilan ce que fait très bien Paul en prison après une tentative d’assassinat sur son amant Arthur RIMBAUD
C’est ce qu’il pouvait voir par la fenêtre, Texte écrit de sa cellule à la prison de Mons lors de son incarcération suite aux 2 coups de feu tirés sur Arthur Rimbaud blessant ce dernier à la main, d’une balle, l’autre balle ayant été retrouvée dans le plancher. (2 années d’incarcération)
bonjour,
Les commentaires d’amina et d’eden me laissent perplexes. J’aime, j’aime pas ! Ce que dégage ce poème de Verlaine mérite mieux qu’un « like » ! C’est expéditif, ça ne nous dit rien, bougez-vous l’imaginaire que diable !
j’aime bcp !
Moi je n’aime pas!!!!!!!!!!!!