J’ai la beauté facile et c’est heureux.
Je glisse sur les toits des vents
Je glisse sur le toit des mers
Je suis devenue sentimentale
Je ne connais plus le conducteur
Je ne bouge plus soie sur les glaces
Je suis malade fleurs et cailloux
J’aime le plus chinois aux nues
J’aime la plus nue aux écarts d’oiseau
Je suis vieille mais ici je suis belle
Et l’ombre qui descend des fenêtres profondes
Epargne chaque soir le coeur noir de mes yeux.
Paul Eluard, Capitale de la douleur, Répétitions, 1926
C’est trop belle. cette poésie.
J’apprécie énormément
@Clémentine je suis bien d’accord avec vous : Prévert n’arrive pas à la cheville d’Eluard
C’est d’ailleurs dans son magnifique recueil « Capitale de la douleur » (qui date de 1926 et non de 1923) qu’on trouve l’un des plus extraordinaires poèmes surréalistes : « Le plus jeune ».
Avec notamment ces vers aussi sublimes et déjantés qu’un chef-d’oeuvre de Magritte ou de Dali :
« Au plafond de la libellule
Un enfant fou s’est pendu
(…)
C’est la lune qui est au centre de la terre »
Je ne comprend pas tout, mais cette poesie est très belle !
Ce poeme est super emouvant …
Un poème de sa période surréaliste où les paroles sortent spontanément sans être raisonnées. C’est la parole elle-même qui parle. Et lorsque les métaphores nous surprennent, ça va, on accueille le tout intuitivement. Et c’est beau, comme une musique et un tableau.
On ressent la vie qui passe, comme si on avançait au fil du poème en même temps que les années de cette femme dont on ne connaît que la période de sa vie à la fin cette allusion continuelle à sa jeunesse comme si elle était en train de la vivre donne l’impression qu’elle n’a pas vieilli, qu’elle est éternelle!
Bonjours, j’aimerais savoir ce que vous ressenté en lisant ce poème! Car je ressent quelque chose d’unique mais je ne sais pas l’expliquer!!
Merci a vous!!
très beau poème, je préfére apprendre un comme cela qu’un traditionnel de Prévert et tout le tralala. Celui-ci exprime quelque chose d’unique, une émotion que les autres n’ont pas .