Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère
Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal
La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe
Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas
J’entends le feu parler en riant de tiédeur
J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert
Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé
Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d’être libre et je te continue.
Paul Eluard
Poème touchant, impressionnant et vraiment émotionnel voire triste avec une mélodie fantastique
Ce poème d’Eluard est dédié à sa femme Nusch, qui était décédée moins de deux ans plus tôt. La mort de Nusch et le désespoir que le poète a alors cruellement éprouvé lui ont aussi inspiré « Le Temps déborde », un très beau recueil de poèmes publié en 1947.
Tellement d’actualité!!! Une force des mots et une sensibilité à l’etat pur… Si seulement nous pouvions nous aimer les uns les autres. Paul Eluard, bien des années apres sa mort, nous donne une belle leçon de vie… Apprenons aux génerations de demain le courage de rester debout et uni. Merci.
Je trouve que ce poème illustre un peu ce qui se passe en ce moment.
C’est tres touchant!!!!
Tellement d’actualité, ce poème devrait être diffusé sur les antennes et connu du grand public, je l’ai entendu sur RCF le 11/04/2015
J’ai découvert Eluard à 11 ans, c’était en 1952 grâce à mon père. plus tard grâce à un prof de français plus tard grâce au prof de philo ! plus tard grâce à Daniel Gelin. ce poème doit nous suivre, nous faire réfléchir les hommes et sur nous même comme toute son oeuvre, toute son oeuvre. Trop peu de gens la connaisse, ni son auteur…, pire même pas ou si peu enseigné au lycée et encore moins en philo. Qui autour de nous connaît Eluard ? tout le monde parle d’Aragon mais Eluard….
Malgré la faiblesse au bout de nos années il y a l’étendard qu’un frère avait porté…c’est mon tour à présent! Toutes ces ultimes raison de vivre…
j’ai adoré se poème , c’était magnifique !!
C’est un poème vraiment très bien !
Malgré l’absence de rimes, ce poème est beau puis bien tourné. Et il faut tout de même avouer que Paul Eluard est un grand Monsieur.