Les mêmes déglutitions
Régularité monomaniaque
Fureur liquide
L’image obsédante du criminel au fond de son potage
Et cette vieille bique au regard mort
Du sol au plafond l’odeur contagieuse
Solitude malsaine, aigreur de pierre
C’est Elle qui avait fait le vide autour d’elle
Qui d’autre ?
Et elle lui en voulait de ne pas la désirer
Cette misère en héritage
De vouloir s’enfuir très loin
Des pigeonniers glauques
Des puits frigides, hermétiques au soleil
Car c’est de lumière dont il a besoin
D’un trop plein indigeste
Jusqu’à l’insolation s’il le faut
Pourvu qu’il s’enivre de paysages
Qu’il finisse raide avant la tombée du soir
Alors, étendu nu sous son vieil arbre
Il s’imagine déjà soulevé sur son trône de paille
De l’or noir jusqu’au fond des veines
Mais la dernière feuille lui tombe sur le râble
La piqûre du froid en rappel
Le potage l’attend
L’hiver maternel
Grégory Rateau, Conspiration du réel, 2022, Editions Unicité
Merci
Bien construit le poème. La poésie au pouvoir !