Peut-être que si j’ai osé t’écrire,
langue prêtée, c’était pour employer
ce nom rustique dont l’unique empire
me tourmentait depuis toujours : Verger.
Pauvre poète qui doit élire
pour dire tout ce que ce nom comprend,
un à peu près trop vague qui chavire,
ou pire : la clôture qui défend.
Verger : ô privilège d’une lyre
de pouvoir te nommer simplement ;
nom sans pareil qui les abeilles attire,
nom qui respire et attend…
Nom clair qui cache le printemps antique,
tout aussi plein que transparent,
et qui dans ses syllabes symétriques
redouble tout et devient abondant.
Rainer Maria Rilke, Vergers, 1926
Je ne comprends pas bien ce poème…
L’élective attitude du poète affleure la quiétude
et s’adosse au bien-être, on le dit paresseux quand il est
à la fenêtre et un poil oublieux quand il ne sait pas être.
Mais sa prairie de maux donne tant à connaître
Comme son tri dans les mots tellement à mieux être!
La bête sûrement a cette passivité qu’il la porte devant et
en hune à guetter!