assoupi
je questionne
des rêves
qui enjambent
la raison
un quotidien
trop sage
s’y affole
et dissèque
la panoplie
de fantômes
impénétrables
affriolants
miroirs
sans cadres
vitrines
que brisent
des anarchies
affronter
les alertes
qui dévisagent
et infiltrent
mon identité
vernie
de certitudes
les masques
se dérobent
se rompent
et se délitent
congédiant
toute logique
à l’infinitif
contre-feu
pour obliques
sans retour
d’un fol amour
sur échiquier
d’existence
des lèvres
à la maraude
seraient-elles
contre-pouvoir ?
part animale
défiant l’arbitraire
que l’on réserve
aux chaînes des vaincus
ici l’on met à mort
les pantomimes
qui halètent
aux pieds du prince
une jouvence nouvelle
transgresse les ombres
bouscule et heurte
l’immobile
fou-rire
d’un carnaval
qui égraine
ses déséquilibres
Claude Luezior, Au démêloir des heures, 2023