Corps dressés suintants les ténèbres et les larmes.
Des lèvres sans visages, des milliers de sourds les dents serrés.
Lutteurs frénétiques à la gorge glaireuse,
Caisson de poudre attendant l’étincelle,
qui va vous éclater.
La grande détonation vous fera sangloter,
Comme on pleure auprès d’un cadavre.
Le chant du funeste convoi,
Sur lequel danse les ombres trépidantes,
De bêtes mordues par la mort,
Avance sur la route de l’histoire.
Nous vous voyons saigner sur vos pavais,
Et n’entendons pas votre agonie pleurer.
Lorsque le crépuscule nous plongera a tout jamais,
Dans le sommeil éternel.
Nous irons boires vos larmes à la source de vos paupières.
« plus jamais » gémira la rose fleure de l’aube.
Jusqu’à ce que l’oubli vienne broyer notre grande mémoire,
Jusqu’à ce que les feux qui dressent nos phallus
et que nos orgasmes puant l’humidité
de la terre fraichement retournée,
Balayent nos prières.
Benjamin Delmont