À ventre vide
vivre est de vent
Misère d’être né
à la sauvette
dans les sables mouvants
de l’Histoire
*
Assaut des vagues
Murs et barbelés se dressent
Barrages aux frontières
Ressacs humains
que refoulent les bras
du refus
*
Les cerbères borgnes
des neiges
ont opposé les barrières
de la honte
à vos corps affamés
vos corps épuisés
d’odyssées noires
*
La détresse des déracinés
attise la peur des nantis…
Et quand leur cœur
bat la chamade
la camarde surgit
Les monstres de la haine
des gouffres obscurs remontent
Les verrous tirés
renflouent la mort
à bout portant
*
Rage de vivre l’ailleurs
à l’envers du rêve
cloué
au pied du mur…
Michel Ménaché, 2018