Hommage à Pina Bausch
(« Fuir vers moi-même« )
Dansant sous vide
aux ailes du silence
elle ouvre l’espace
à l’ouïe du mystère
*
Spéléologue de l’être
la danseuse s’insinue
ange égaré
dans les profondeurs de l’absence
*
Danseuse solitaire
Elle repeuple l’espace nu
d’un temple désert
vidé de ses divinités
*
Ouvrir le bal
dans la chambre vide
le corps s’anime
en archipel de signes
*
Danseuse poids plume
elle marche sur des œufs
le doute métaphysique
est en ligne
*
Solitude de funambule
entre naître et mourir
la longueur de la corde
se jauge au pouls de l’arpenteur
*
« La joie est la meilleure solution »
disait-elle
Huit mille œillets dans la Cour d’Honneur
Nelken poème toujours à vif du sang
de Pina
Michel Ménaché
La paume des jours, éd. La rumeur libre, 2018