Nous sommes les maillons de la chaîne
Rangées de dents allures de crocs
Sortant des flancs de cette gaine
Comme une lame de son fourreau
Nous sommes les têtes les échancrures
Aux chairs de pierre pointant la voûte
Un sang d’eau coule de nos fissures
Milliers de veines qui s’arc-boutent
Nous sommes la faille et le vertige
Et sur nos corps pour une étreinte
Combien de désirs qui s’érigent
Combien de mains pour cette atteinte
Nous sommes la force et la mémoire
Le chant de toute humanité
Plus qu’un royaume plus qu’une gloire
Plus encore que l’éternité
Nous sommes l’écorce trempée d’orages
Que le vent brûle comme un soleil
Quand vient la neige ce blanc nuage
Nous sommes silences nous sommes sommeils
Quand vient la neige ce blanc nuage
Nous sommes silences nous sommes sommeils
Didier Venturini