Quand mes pensées s’arrêtent
Et figent les instants
Quand en moi se répètent
D’autres lieux d’autres temps
Quand d’un mot d’une phrase
S’estompe le décor
Et quand un ange passe
D’ennui ou de remords…
Je cours après mon ombre
Et nul ne sait
*
Quand la folle nature
Me fait de grands cadeaux
Quand d’une fleur d’un murmure
Me vient comme un écho
Quand soudain souvenances
Vont s’accrochant aux heures
Et quand réminiscences
M’emplissent de langueur
Je cours après mon ombre
Et nul ne sait
*
Quand mes pensées s’arrêtent
Et figent mes pensées
Quand en moi se projettent
Appréhensions rentrées
Quand le temps et ses traces
Me gavent de frayeurs
Et quand je les ressasse
Ricanant de mes peurs…
Je cours après mon ombre
Et nul ne sait
*
Quand les jours en dérive
Se taisent infiniment
Quand l’image s’esquive
Et se couvre d’un blanc
Quand les anges s’éloignent
Et n’en ai chaud ni froid
Et quand regrets me gagnent
D’en être sans émoi…
Je cours après mon ombre
Et nul ne sait
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
malheureusement nos ombres ne marquent pas le pas ,c’est pourquoi la vie ne répond jamais à nos pourquoi?
J’ai beaucoup apprécié ce poème qui marche vers le mien…
Si nos ombres marquent le pas, c’est que la vie répond à nos « pourquoi »?
Et nul ne sait » Notre part d’ombre » :
https://sites.google.com/site/osemaude2/nosombres