Près de l’ancienne usine
Sur un petit îlot
Des jardins de terre fine
Respirent au fil des eaux
Des hommes les ont tissés
Dans l’oubli du ciment
Sur les bords rapiécés
De ces morceaux de temps
Sous les couleurs des fruits
Dans l’odeur des étés
Ils renonçaient au bruit
Des gros marteaux d’acier
Et le bonheur poussait
De semis en récoltes
Toute cette vie chahutait
A deux pas de nos portes
Les jours s’enracinaient
Dans ce sol retrouvé
Sous l’herbe qui accueillait
La lente fécondité
Au langage des lunes
Ils parlaient d’infini
De silence dans les brumes
Et de vent dans la nuit
Sous ces cieux infusés
De tremblantes illusions
Ils venaient ramasser
Leurs airs de floraisons
Quand la pensée des pierres
Sous leur blason de sel
Mûrissait hors de terre
Une envie de soleil
Et les songes de calcaire
Dans l’aube des mémoires
Interrogaient l’espoir
Des croissances millénaires
Didier Venturini, 1999
Ho ho super poésie, merci de l’avoir publié.
Quel talent ! je me vois près de ces jardins à regarder pousser les plantes, à toucher ces pierres chauffées au soleil. C’est un écrit magnifique merci à l’auteur pour ce moment magique.
Très beau poème, très réaliste. Je vois ces hommes penchés sur leur binette ou arrachant de l’herbe avec leurs mains dans l’allée de terre noire.