je veux tout oublier
des anciens jours sépia
célestes ou grossiers
que rien ne recopia
rien pas même les chants
de la lumière bleue
ni l’accord dissonant
du matin malchanceux
je veux tout oublier
la magie floue du monde
les cirques mésalliés
dansant leur folle ronde
oublier la cité
du concert fracassant
l’impétuosité
du cynique impatient
je veux tout oublier
les mots si malhabiles
sur les plaies repliées
des rendez-vous fragiles
la mémoire infiltrée
au détour du chemin
par de nouveaux portraits
regardant vers demain
je veux tout oublier
pour que tout recommence
dans l’émotion déliée
par un spleen sans souffrance
et qu’enfin l’infini
des contrées inconnues
cajole dans son nid
mon âme mise à nu
Luc Fayard