il faudrait que le vent
poussant les montagnes
et les icebergs
bâtisse le couloir
d’un passage abrité
il faudrait que la main
saluant comme la feuille
emporte avec elle
la pensée vers le ciel
dans le grand tournoiement
il faudrait qu’un sourire
pose le bleu sur le gris
venant calmer à point
les ardeurs opiniâtres
des accents trop aigus
il faudrait étreindre les arbres
pour que leur frémissement
nous parcoure le corps
nos pieds prenant racine
dans l’histoire du monde
il faudrait brûler les regrets
dans un feu de joie
pour que chaque crépitement
signe un nouveau succès
sur la fatalité
il faudrait que nos prières
jointes puissent créer
l’invincible lumière
empêchant la nuit à jamais
d’actionner sa crécelle
Luc Fayard