une pluie d’orage
polit asphalte et pavés
éblouissement irisé
en ce monde minéral
où se décompose la lumière
s’y miroite un brouhaha
de façades qui dispersent
les vitrines telles des gemmes
çà et là, des ombres diaphanes
celles de rescapés à la débandade
bourdonnent les chéneaux
d’improbables borborygmes
sombres conversations
entre eau, vent et cuivres
pour d’odieuses conjectures
plus haut, fuient des toitures
quand s’époumonent
les cheminées, ultimes bannières
signant une présence humaine
que coagule un foyer
la rue s’est faite mythe
où s’affrontent belles et bêtes
géants et centaures
dont les marées anthracite
abreuvent les caniveaux
des éclairs aiguisent leurs viols
dans l’indécent amalgame
de nuages en gésine
tandis que vibrent les venelles
aux rixes assoiffées
Claude Luezior, 2024