Le bateau blanc

Jean-Pierre Villebramar

Il est treize heures, dans ma soupente je m’invente
des histoires sans lendemain, des rencontres avec des êtres
humains,
pas seulement des femmes, des regards seulement et c’est tout,
pourquoi demander tout quand on n’a rien?

Dehors, un bateau blanc sur un lac de montagne
accélère, une minute,
il est déjà bien loin,
assez dans tous les cas pour qu’il ne revienne jamais,
en fond de teint une forêt de chênes nains
et des épicéas, plus loin la neige, et puis plus rien

Il est treize heures, je me demande
si mon histoire peut intéresser un être huamin
ou bien une être,
c’est pas facile d’être seul, avec
ses histoires sans lendemain

Il est treize heures, et j’écris ce poème
à tout hasard, à coeur perdu, à mots perdus pour vous,
pour toi, qui que tu sois, toi l’être humain, croisé
une minute dans un bar de montagne
au bord d’un lac
avec ce bateau blanc accélérant
pour devenir un point si lointain,
ce jour d’automne vers treize heures
sous la soupente où le ciel était bleu
je me souviens

Villebramar, octobre 2024

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *