Combien de temps encor nous faut-il endurer
le froid, le noir, la soif, la faim, les destructions,
les blessés et les morts : la folie de la guerre
où les innocents paient pour les commanditaires.
Ayant dû quitter femme et puis prendre fusil,
je traîne une âme en peine au milieu des combats.
Comment me résoudre à tuer le moindre frère ?
Ne le dis à personne, oui ; moi je tire en l’air.
Un jour viendra, et il est proche, où se tairont
les voix des va-t-en-guerre avec tous leurs canons.
A nouveau la justice embrassera la paix.
Mains tendues par-dessus les barbelés de haine,
l’agresseur comprendra que l’agressé d’hier
ne fut jamais qu’un malheureux bouc-émissaire.
Jean-Marc Chanel