Tengo miedo

Jean-Pierre Villebramar

à Maria Mercedes Carranza
« le silence de ces espaces infinis m’effraie« 
Blaise Pascal

J’ai peur
Des longues ombres de la nuit, de leur silence,
J’ai peur de vivre et de mourir
D’aimer et d’être aimé
Moi-même fou, j’ai peur de la folie du monde
Peur des puissants, de leurs victimes allongées
au bord des routes,
Massacrées, tuées pour de l’argent, et pour l’or
noir!
Les terres rares,
Cuivre, nickel, cobalt, et plomb
argentifère!

J’ai peur de vous, mineurs d’Afrique aux gueules noires,
de vos colères et du sang
versé!
Dans les émeutes à Prétoria!

J’ai peur de vous, criminels de Durban,
J’ai peur du monde, des froides plaines de l’arctique,
Des soleils de minuit et des aurores
boréales!

J’ai peur de nos frères humains, Blaise Pascal,
de tes espaces infinis
et leur silence

Peur de mourir, et non de mort,
épouse grise et mystérieuse au long manteau
dont la tendress m’accompagne à l’infini, toujours

Je n’ai pas peur de vous écrire, frères et soeurs,
vous avoue mes terreurs,
et que j’ai peur, si peur
de vivre!

Villebramar, 2025

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