Lettre à Démocrite

Jean-Pierre Villebramar

« c’est toujours le même fleuve, mais ce n’est jamais la même eau« 

Oh! je suis las!
Ma vie qui coules entre mes doigts,
et celle que j’aimai, celle que j’aime encor,
et à la fois fidèle étant toujours présente
mais absente les soirs où s’allongeant les ombres,
où l’ombre se fait ombre,
plus ombre que les ombres…

Je suis las de la nuit!

Ma vie, tu es ma vie, arrête de couler
et arrête le temps
qui plus jamais n’existe, pourtant toujours s’éloigne
Zénon, Zénon d’Elée arrête un peu ta flèche
que cesse de couler le sang de tes blessures
temps qui toujours s’éloigne en moi toujours présent

Et celle que j’aimai, celle que j’aime encor
il y a tant de soleils en moi toujours brûlants

J’ai repris mes vieux livres, ai relu mes poèmes,
découvert que poème rime avec je t’aime
te quiero mi amor, ti amo amore mio,
ich liebe dich, darling, darling, I love you so
dans cent langues du monde coule le mot aimer
dans sang langues du monde le sang de trop aimer

Reprenant mes vieux livres, relisant mes poèmes,
volent au vent les pages, reviennent les images
et le bonheur enfin qui toujours reparaît

Pas d’autre issue, aucune,
sinon celle d’aimer !

Villebramar, 2025

Imprimer ce poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *