
Pâques. Christ est ressuscité, le Pape est mort,
et les Grands de ce Monde versent leurs larmes
de crocodiles.
Rassurez-vous, mes bonnes gens, tout ira comme avant:
il y aura
des élections et une fumée blanche; cependant,
A Hambourg et à Buenos Aires, les bordels restent ouverts,
un crêpe noir
sur la porte, pour les plus convenables.
Mais vous les pauvres filles aux yeux bleus, aux cheveux blonds,
mais vous les pauvres filles aux yeux bruns, aux cheveux noirs,
ce soir y aura du monde!
Et du beau!
En Russie, en Amérique, en Chine, des robots
fabriquent des obus,
et les mineurs extraient le cuivre avec le plomb,
des entrailles des Andes.
Et que s’envolent
les cours au Stock exchange! Car partout,
les Etats-Majors confirment: rien n’est changé
pour l’offensive de printemps.
Pâques. Christ est ressuscité, François est mort,
la Commedia dell’Arte comme avant.
Mais combien j’aime au Vatican cette grand’mère sicilienne en habits noirs;
elle dépose trois fleurs blanches sur les marches.
Alleluia! François est mort!
Christ est ressuscité!
Villebramar, 2025