A peine assis d’un quart de fesse
au strapontin de la kermesse
qu’on appelle le quotidien
moi le badaud, le baladin…
D’aucun ailleurs, non plus d’ici…
Tout juste une ombre qu’on oublie…
Témoin qui rit en contrepoint !
Me soit destin sans lien ni fil !
Sitôt craignant, déjà je file
sans au revoir ni à demain,
moi le badaud, le baladin…
Et maudissant ma solitude,
mais chérissant ces vastitudes
où je me perds tel un zéro,
j’irai m’asseoir d’un quart de fesse
au strapontin de la promesse
qu’on appelle le quotidien,
moi le badaud, le baladin…
Et déjà plus ailleurs qu’ici,
semant mes regrets en chemins,
resterai ombre qu’on oublie…
Esther Granek, De la pensée aux mots, 1997