Et c’est à force de me taire
que je me parle à n’en finir.
Et c’est à force d’en pâtir
que je m’en gausse la première.
A quoi me sert de n’être poire ?
A quoi me sert froide raison ?
Je jette un caillou dans la mare
et je vois s’agrandir les ronds.
Ce qui se défait se refait…
et tout se meurt… et tout renaît…
et tout recommence à jamais…
Me voilà parlant sans arrêt !…
Mais c’est à force de parler
que je me tais à n’en finir.
Et c’est à force d’en pâtir
que tantôt je m’en gausserai.
A quoi me sert de n’être poire ?
A quoi me sert froide raison ?
Je jette un caillou dans la mare
et je vois s’agrandir les ronds.
Esther Granek, Je cours apres mon ombre, 1981
Très joli poème.
Wouaw, incroyable!
Très beau! Magnifique
Cool
Grandiose!!