Aux champs

Victor Hugo

Je me penche attendri sur les bois et les eaux,
Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ;
J’ai la pitié sacrée et profonde des choses ;
J’empêche les enfants de maltraiter les roses ;
Je dis : N’effarez point la plante et l’animal ;
Riez sans faire peur, jouez sans faire mal.
Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies,
Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ;
J’erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ;
Je les entends chanter, je songe, et je me dis
Qu’ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages,
Au bruit sombre que font en se tournant les pages
Du mystérieux livre où le sort est écrit,
Et qu’ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ.

Victor Hugo
Toute de La Lyre (1888-1893)

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17 commentaires sur “Aux champs”

  1. Méline

    dit :

    C’est un beau poème que j’ai pris pour mon travail de français !

  2. André pierre

    dit :

    Poème sombre s’il en est. C’est l’arbre qui cache la forêt, une souffrance à peine voilée. Serte celui-ci n’est pas parmi les meilleurs de son verbe, mais il a le mérite de nous rappeler qu’il était humain. La pudeur fait que seul l’age comprend, cette fuite du temps, qui par sa hauteur nous éloigne des instants heureux et insouciant. Cordialement.

  3. adé laurent

    dit :

    C’est vraiment pas fou

  4. Isaac Paré

    dit :

    Magnifique, je l’ai justement pris pour mon travail de français !

  5. NICKIE

    dit :

    « Toute la Lyre » est un recueil posthume des textes encore inédits de Victor Hugo, contenus dans ses carnets intimes, publiés sous la direction de son ami Paul Meurice, avec la collaboration d’Auguste Vacquerie, ces deux amis de VH ayant aussi été désignés comme exécuteurs testamentaires. Ils sont effectivement publiés entre 1888 et 1893, l’édition finale des oeuvres posthumes étant généralement datée de 1902.

  6. Ad

    dit :

    Le fait d’être grand père a enrichi ses poèmes de suprême tendresse. Aucun homme a autant aimé aussi si bien La Creation , l’homme et L’esprit qu’est Dieu. Il reste Vivant H.

  7. mathis

    dit :

    Bonjour, comment devons-nous comprendre ce texte magnifique ?

  8. mentouri

    dit :

    Je dis tout simplement « sublime »

  9. Anne So

    dit :

    Perfectissimo

  10. Mimi Laura

    dit :

    Super, je n’ai pas les mots pour décrire ce texte, je suis complètement éblouie!!!

  11. Labadi

    dit :

    C’est magnifique

  12. Elis@

    dit :

    Quel siècle appartien ce poème ?

  13. hafsa

    dit :

    le 5 novembre 1846.

  14. christy

    dit :

    Victor hugo… je ne peux rien dire de lui. C’est mon poete le plus adorable.
    Je t’aime victor hugo !

  15. ss

    dit :

    la date?

  16. mimiste

    dit :

    ouahou, très beau poème!

  17. titi35

    dit :

    Quelle date ?

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