Défais tes doigts nouant tes mains.
Défais ton air un peu chagrin.
Défais ce front buté, têtu.
Défais tes réflexions pointues.
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…
Te torturant d’ombres subtiles
qu’en toi tu multiplies par mille,
tu es ton centre, ton débat,
mal dans ta peau. Ah ! pauvre état !
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…
Car au supplice en toi tout vire.
Tu n’es zéro !… Ni point de mire !…
Et pourtant, t’inventant ces pôles,
tu te détestes en chaque rôle.
Vingt ans c’est bien dur à porter !
Défais, défais. Sois la rosée.
Sois gai matin au ciel de mai !
Défais…
Qu’au fond de toi rien ne se brise !
Tes heures claires sont pages grises.
Printemps morts ne renaissent pas.
Défais ta barrière à la joie.
Vingt ans c’est bien dur à porter…
Défais… Défais… Sois la rosée…
Esther Granek, De la pensée aux mots, 1997
Bien
Ce poeme me console
tres joli poeme