Je ne veux du bonheur
que plaisirs éphémères
et ces joies passagères
que l’on oublie sur l’heure.
Me suis fait une cuirasse
et me complais dedans.
J’y conjugue au présent.
Elle ne prend nulle trace
J’y conjugue au présent.
Et pourtant sans savoir,
que de choses d’antan
me font mal ! De toutes parts.
Me font mal et me blessent.
Mais je les tiens en laisse !
Et dans ma forteresse,
je ne cesse de m’armer !
Contre quoi ? Contre tout
dans ma cuirasse à trous
où s’installe comme chez soi
ce dont je ne veux pas !
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
Nous sommes assiégés par ce dont nous ne voulons pas. Èquation quasi quotidienne à résoudre. Souvent dans la solitude et même la lassitude.
magnifique poème.
je trouve que ce poéme (de même que tous les autres écrits par Esther Granek) pénètrent profondémment dans certains aspects fréquents de notre nature humaine. Je lui suis très reconnaissante