Le long d’une rivière aux rives verdoyantes
Déambulait un âne érudit et lettré
Dont le plus grand plaisir, extrême étrangeté,
Fut de braire des vers d’une voix chevrotante.
Une jeune anguille à la robe étincelante,
Filant vivement entre roches et galets,
Soudain, surprit notre âne en train de déclamer
Et pouffa de rire de façon insolente.
Ignorante écervelée, pourquoi donc trahir
Votre méconnaissance de la poésie,
Alors que votre charme me fait déjà rougir ?
C’est, dit-elle, qu’au fond de ma triste rivière
Le silence étourdit et, las, on en oublie
Que chacun vit de mille et une autres manières.
Francis Etienne Sicard, 2009